Entre rock, textes en français et électro, Garner s’affirme comme l’un des talents les plus originaux d’aujourd’hui. Son premier album « Bas Les Armes », sorti en juin dernier peut évoquer la liberté artistique et la licence poétique d’influences majeures comme Bashung, Gainsbourg, Taxi Girl, et parfois Manset. Il nous invite au voyage dans un univers très singulier où l’innocence des sentiments côtoie sans tricher le cynisme et la mélancolie.
Après Sirop de Menthe, Champagne et Champignons, et la Fin du Monde, voici le clip de Je Finirai à Brest !
Passé longtemps par des sonorités plus rock, GARNER, décide en 2010, après la rencontre avec son producteur, de tourner son travail vers des couleurs musicales plus électro, plus propices selon lui à faire résonner ses textes. Il nous convie ainsi dans une sorte de no man’s land où l’on ne sait jamais ce qui se dit réellement, puisqu’il est fait d’allers-retours entre le petit et l’universel, le désir d’aimer et la désillusion de l’amour, l’éphémère brouillant les pistes de notre aspiration naturelle à vouloir faire durer les choses. Le monde se construit sans nous et les sentiments nous échappent car ils sont aussi volatils que notre quête du sens. Deux années à écrire et à chanter. Deux années nécessaires pour nous présenter aujourd’hui un projet abouti, GARNER nous propose plus que des chansons : un univers.
C’est la ville en évolution, en construction, en destruction (Des grues) ; c’est aussi ce paysage de western qui orne la pochette de son album. On le sent se mouvoir là, entre mondes adverses et contradictoires mais toujours soutenu par la basse solide de Christophe Doremus, le complice des débuts ; GARNER nous invite dans cette zone, loin des poses ou des certitudes, loin de la complexité facile que la virtuosité
Voici donc GARNER : auteur, compositeur, interprète et groupe qui déterritorialise les lieux communs de la sensibilité (Un garçon qui pleure, les filles qui se déshabillent dans Que se passe-t-il) quand la musique et les arrangements colorent différemment des mots qu’on est habitués à voir vêtus de rose, de bleu ou de gris.
Il est à la fois cet homme qui s’interroge sur ce « petit quelque chose » qu’il ne comprend pas et qui le mine de l’intérieur (Sirop de menthe, un single, au titre trompeur) et ce coeur d’artichaut, ou presque, mélancolique et nostalgique de Je me retourne (« Je me retourne sur les filles / Et je me cogne contre les murs / Je me retourne vers hier / Et je me cogne là où c’est dur »). GARNER, ambivalent, se confie, mais à peine l’avez-vous reçu que le voilà déjà reparti, dans une danse à laquelle il vous invite et qu’il mène.
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